Connaissez vous la parabole apocryphe du Parisien et du Républicain? Certains exégètes pensent qu'elle fût inspirée de Luc 18.9-14 et qu'il s'agit donc d'un faux. Mais je vous la livre quand même.
Un Dimanche, très tôt le matin, deux hommes, qui tous deux étaient de bon pères de famille - mais insomniaques - cherchaient une occupation assez discrète pour ne pas déranger leur maisonnée encore endormie. Ils commencèrent à se faire du café, manger un morceau de pain avec ce qu'ils purent trouver dans le frigo, et puis ils s’installèrent devant la télévision.
L'un était parisien (il vivait à Paris). L'autre homme vivait au Texas, à 7 heures de décalage du premier et était militant au parti Républicain. Les deux se disaient agnostiques.
Le parisien zappait les chaînes de sa télévision par câble et s'arrêta tout à coup sur des images magnifiques de paysages grandioses de l'Ouest américain. C'était un documentaire extraordinaire sur les Parcs Nationaux aux États-Unis sous la forme d'un itinéraire, bien ficelé, où se mélangeaient histoire, mythes et légendes indiennes, biologie, zoologie et anthropologie, avec de la philosophie, de la géographie et de la géologie et il y a avait même de la sociologie des religions qui ne manquait pas d'accabler très subtilement les mentalités du protestantisme évangélique particulièrement au travers des analyses de Max Weber (un peu "tordues", quand même, dans le commentaire télévisuel).
Il pria dans son coeur: "O Dieu, si vous existez, je vous remercie de ce que je ne suis pas comme ces fous, qui massacrèrent les indiens, qui sont avares au point qu'ils n'ont même pas inventé un système de justice, de sécurité sociale, ou d'aide pour les plus démunis qui soient aussi équitables que les nôtres, mais qui trahissent leur femme puis prêchent la Bonne Parole tout en extorquant au passage l'argent du pauvre pour leurs sectes. Moi au moins je fais des dons à de nombreuses associations caritatives et lorsque je vois un handicapé dans la rue, je m'attriste."
Le Républicain texan, quant à lui n’arrivait a se fixer sur un programme télévisuel particulier et plus il zappait, sur de la pub "You will have a beautifull life, but I'm sorry a big nose too" du téléachat "This is The Bidule", de la téléradio "It is who, who pêted? It smells like thym." et des informations "20.000 dead in Pakistan, Afghanistan and India", plus un grand sentiment de vide et de dégoût de la superficialité s'installait en lui. Ce mélange d'images, de statistiques, de sons, de chiffres et de slogans lui fit tourner les yeux vers la fenêtre qui donnait sur son jardin. Il lui était manifeste qu'il n'était qu’un pion dans une stratégie mondiale de consommation, qu'il avait été le jouet et avait fait le jeu depuis qu'il est tout petit, d'un système coercitif peut être un peu moins répressif que les autres parce ça fait 200 ans qu'il est là, mais "un système" tout aussi aliénant que les autres parce qu’un "système" c'est un truc humain. Il était convaincu, qu'il n'était qu'un rouage d'une entreprise de destruction du sens et qu'à cause de cela, sa vie en était vide. Que le meilleur qui lui soit arrivé était sa femme et ses enfants, mais le reste de sa vie n'est que participation à la tricherie, à la dissimulation, à la fuite et à la confusion. Que l'humain et sa vie sur terre n’étaient pas ce qu'on lui en avait dit à l'école, ni ce qu'on en disait à la télé. Bref que mis à part sa vie familiale, le reste n’était que trahison et participation à un énorme gâchis qui n'était pas que télévisuel.
Il pria dans son coeur "O Dieu prend (il n' y a pas de tutoiement en Anglais) pitié de moi, un homme mauvais que rien ne peut délivrer du mal auquel je participe et au non-sens de ma vie, sinon mon Créateur seulement."
Le texte qui est un apocryphe, je le rappelle, fait poser à Jésus une question:
Lequel des deux à votre avis passera l’après-midi en paix avec les siens, étant déclaré juste par Dieu?
@+
Auteur : FB (Liste Disciples)
